Carinou's chiaroscuro !

Saturday, June 23, 2007

Ma terre d'adoption

Je t'ai adoptée ou tu m'as adoptée ? Ne botherr, I aoundershtaunya!



L'Ecosse on l'aime et on ne la quitte qu'en pensées.
On l'acquitte même de toutes ses fautes car c'est l'Ecosse. Ce pays ne laisse jamais de marbre. On lui en veut ou on lui voue un culte, et parfois on ne sait plus... In Scotland the brave, moi j'y retournerai car je l'ai adoptée cette terre verte et vivante, ou vit ce peuple un peu fou mais toujours chaleureux, un peu brut parfois à cause d'un passé assez sanglant.

L'Ecosse c'est un peu la petite soeur de la France. Elle ne se rendra jamais. Elle ne baissera jamais les bras. L'Ecosse elle a un rêve, un coeur qui battra toujours contre l'idée de soumission. L'Ecosse elle a un idéal: la liberté, à défendre jusqu'à la mort. Ici la demi-mesure n'existe pas. On est franc et direct, quitte à blesser. La bienséance, ça existe, mais on n'est pas lèche-bottes, au contraire ! Ici des faux culs moi j'en ai jamais rencontrés, et franchement c'est une des raisons pour lesquelles j'ai accroché à l'Ecosse. Cette franchise séduit ou rebute.




Les écossais ils ont un message à faire passer: l'Ecosse est un petit pays c'est vrai, mais un pays qui a son mot à dire et qui se battra pour faire passer ses idées. Là-bas on cèdera au plus fort et à ses exigences mais on n'oubliera jamais nos idéaux. Les traditions se perdent beaucoup mais les idéaux ne s'oublieront jamais... L'Ecosse c'est la passion qui s'exprime, le guerrier qui dort et qui n'attend qu'un instant de faiblesse de son adversaire pour se réveiller. Et pourtant on sait qu'elle frappera avec justesse, Alba, car c'est comme ça: les écossais sont dignes et arrogants mais ils ne sont ni lâches ni froussards.

C'est cette atmosphère de feu qui règne à Glasgow, ce feeling si spécial qui vous prend aux tripes : à Glasgow se reflète toute la créativité des écossais, leur fougue et leur vivacité. La première fois que je suis entrée à Glasgow j'ai adoré. Alors qu'il m'a fallu un certain temps avant d'apprécier Edinbourg... I belong to Glasgow, comme dirait Andy Stewart.

Edinbourg, la bienveillante, simple et généreux coeur touristique de l'Ecosse est une ville bien sympathique. Je ne vais pas dire que c'est le coeur touristique parce que tout est à voir et à explorer en Ecosse : tout est attrayant, tout est unique, tout est pittoresque.




Aucune ville ne se ressemble. Saint Andrews, la ville d'excellence universitaire, célèbre pour ses charmants rivages marritimes et paradis des golfeurs ; Stirling, le doux et téméraire centre historique, genre un peu ville rebelle centrée sur elle-même - ben oui Robert Bruce, Marie Stuart et William Wallace n'y sont pas pour rien!-et encore Glasgow, capitale du capital, la ville qui fait montre de toutes les aspirations et disparités écossaises. Tout est différent. Et pourtant on s'y retrouve toujours.


On s'y retrouve jusqu'à s'y perdre. Jusqu'à penser qu'on aimerait bien avoir la double nationalité, même. Car il y a de quoi être fier de l'Ecosse. Il y a de quoi être fier de la France mais trop souvent on rabaisse ses idéaux premiers... A force de penser et agir dans des perspectives ultralibérales, on en oublie ici que parmis nos valeurs premières se trouvent citées l'égalité et la fraternité. Quant à la liberté... Moi je la sent on Ecosse mais en France, la liberté, on est en train de la tailler en deux moitiés inégales... Pourquoi ? Parce que les français sont doués pour oublier leur passé. A la différence des écossais.
Je vois la France avec les yeux des écossais. Je vais dans les rues et je trouve les gens "posh" -non c'est vrai, on n'est pas détendus, parfois trop maniérés et pas assez directs. En Ecosse l'individualisme prend racine mais en France la solidarité commence à se faire la belle, elle aussi... Et alors, notre pire défaut, c'est d'être sceptiques. Mais pas dans le sens que l'entendent les médias, non ! Les écossais croient en eux. Nous, on nous reproche de ne pas être des moutons, et pourtant, on se laisse quand même marcher dessus.




Il y a une crise en France... Mais est-ce bien celle du chômage et de la crise économique ? Moi je n'en suis pas si sûre. Mon regard a changé. Parfois j'aurais préféré qu'il ne change pas. La France je l'aimerai toujours mais les français perdent toutes les valeurs qui ont fait la gloire de l'hexagone, et ça, ça c'est inquiétant. Tout peut changer et les anglo-saxons ont raison : les français seront toujours passionnés, et on ne peut jamais prévoir nos décisions. On est les pros des retournements de situation, nous les gaullois. Il faut espérer que l'avenir de la France va aller dans le bon sens, car moi de changements positifs je n'en vois pas la couleur.

L'Ecosse, lutte toujours malgré un système de santé en chute libre... Malgré une nourriture pas franchement tip-top. Ma terre d'adoption, moi je m'y plais bien et je compte bien y retourner. Car les valeurs qu'elle défend, elle ne les laissera pas tomber ! L'homme qui oublie l'histoire de son pays est un homme à qui l'on peut jouer des tours... Or la France a le tournis. Pourtant elle est de la même nature que l'Ecosse, née du même roc. Alors espérons qu'elle est aussi solide que la pierre du monument de William Wallace.



En attendant moi je dis que ces deux terres, elles valent la peine d'être vécues :)

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