Diapason mal accordé

J'ai perdu le "la" de ma clarinette-heu, j'ai perdu le la de ma clarinette-heu. Ah si papa il savait ça, tralala, ah si papa il savait ça... Tralala...

Jolie chanson, hein ? Qui s'applique pafaitement à mon humeur du moment. Je suis un peu perdue. Mon équilibre intérieur me fait défaut -mais avec bio de Danonne à l'extérieur cette discordance passe inaperçue. Le contexte social ne doit pas être pour rien dans mon humeur exaspérée. Le temps tout grisouillant non plus. Le fait d'avoir l'impression de parler dans le vide non plus. Les gens qui se disent amis à moua et répondant toujours absent non plus. Et je précise que pour ces amis, je ne peux rien faire ni savoir comment ils vont, puisqu'ils entretiennent le flou et la discrétion à l'extrême. Aherm......... C'est bien connu : je mords.

Ca fait une sacrée symphonie mal orchestrée tout ça. Comme je suis de nature optimiste je sais que ce n'est qu'une passe très tengeante à oublier. Je vais pas dire qu'elle me saute aux yeux cette dissension parce que sinon je pense que j'aurais fait le ménage dans ma vie un peu plus tôt. Il y a comme une fausse note dans ce scénario... J'aimerais bien qu'on me dise que je me fais un film, et que tout va bien dans le meilleur des mondes, mais pardon je suis pas aussi naïve que ça... En tous cas je perçois bien que quelques satellites gravitant autour de moi ne sont pas là de manière désintéressée. En message perlocutoire, enlevez la négation et le suffixe privatif, vous obtiendrez le fond de ma pensée.

Mon mental repartira comme en 40 quand je me serai débarassée de mon otite et de mon angine. Qu'il fera beau et que certaines personnes arrêteront de me prendre pour le SAMU. Oui, pas besoin de lire l'horoscope pour être sûre qu'il y a de meilleures journées qui se profilent à l'horizon. Seulement comme l'horizon du ciel est loin d'être dégagé, j'ai un peu de mal à savoir quand mon ciel intérieur à moi redeviendra bleu (en tous cas pas gris). Ne vous fiez pas à mon cynisme, je vais pafaitement bien. En langage déchiffré et en message illocutoire ça veut dire que non je ne déprime pas mais que oui, ces temps ci, une île déserte me ferait un bien fou. En tous cas beaucoup de fun sans prise de tête...

Parce qu'alors admettons que cette nuit je rêve d'une île déserte : qu'est-ce que j'emmènerais avec moi ? Parce que si la civilisation offre de multiples contradictions, une île déserte au bout de quelques jours, ce serait trop morne, trop plat...

Ouais car sur une île déserte bonjour la solitude, le crâmage de la peau, les dauphins sympa mais avec qui toute communication ne serait que gazouillements indéchiffrables pour l'oreille humaine, régime poisson et ressources offertes exclusivement par l'île* ! Bref adieu l'île déserte, même en rêve !

Ce qu'il me faut c'est un bon bol de lait au rhum, un peu de triple sec -pas trop car ça arrache la gorge sinon, or merci mais l'angine c'est pas ça qui la tuera- un bon film en bonne compagnie, une raquette et une baballe, les rires de mon meilleur ami et surtout, SURTOUT du mouvement et de l'activité. Remontants prescrits avec du repos : c'est quand même difficile à gérer ce genre de remède maison (?!) Moi et l'idée du compromis ça fait plutôt deux, surtout en ce moment.**

J'ai perdu le la, je vous l'accorde, mais il me reste plein d'autres notes à jouer. Une note perdue de vue -pardon d'oreille- dix de retrouvées*** Pis la clarinette ça va deux minutes, faut recharger les batteries. ****

*Ptetre pas toujours très bons hein ces aliments naturels. Et j'aurais la flème d'appeler le traiteur.

** Non je ne vise pas Villepin et ses idées de gros gros bobo prétentieux et sourd, en tous cas pas aujourd'hui.

*** Oui j'inclus les bémols, les dièses, les silences, etc. C'est toujours des notes !

**** Celui qui rigole à ma blague pourrie a intérêt à accorder sa pensée avec ses critiques, ou à y aller piano avec mes nerfs. J'ai pas de contrebasse pour me défendre mais une bonne raquette, et avec cet instrument je ne suis pas un manche... :p