Drôles d'oiseaux

Maintenant que le printemps s'est (apparemment) définitivement installé, les oiseaux s'en donnent à coeur joie. Tous pépiements dehors, ils se font entendre et crient même leur joie sur tous les toits. Oui mais y a toujours de drôles d'oiseaux... pour se faire remarquer.

Avant hier par exemple, une joyeuse hirondelle avait décidé de faire son lit dans la salle de bain. Right, queer: pretty queer. Pretty stunning too, surtout quand mon premier geste matinal après m'être levée consiste à traîner des pieds jusqu'à la douche. Bref j'ouvre la porte de la salle de bain, et là stupeur, j'entends un sacré bruissement d'ailes au dessus de moi. Je lève la tête, sors de ma torpeur, et que vois-je ? Un oiseau en furie, effectuant des cercles et des piquées dans MA salle de bain. Prenant mon courage à deux mains, bien réveillée par cet hôte bruyant et inattendu, je me fais la plus petite possible*, passe sous les loopings de la bête et saute jusqu'à la fenêtre. Une seconde après avoir ouvert, l'hirondelle a fusé à l'air libre retrouver sa liberté... et moi ma douche !

J'aurais du comprendre que cet oiseau était un signe des cieux visant à me prévenir qu'il valait mieux que je ne quitte pas mon chez moi. Téméraire comme je suis, j'ai persévéré dans mon entêtement et me suis, à mon tour et à mon tort, courageusement aventurée dehors (après avoir nettoyé les crottes de Mr. Bird).

J'aurais du prendre mon vélo en fait parce qu'à l'arrêt de bus, la poisse a voulu que je tombe sur monsieur "jte colle-je sais tout"... qui m'a saoulée pendant tout le trajet avec sa physique qu'il devait réviser car le bac commence lundi. Bien, bien, mais qu'est-ce que ça peut me faire ? Moi je veux bien écouter sa vie si il n’est pas lourd, mais non, ce gars est un boulet qui croit séduire en cassant -en plus- à tout bout de champ. Il ne s'aperçoit pas que sa logorrhée annihile les effets bénéfiques de ma douche et que je comate en saisissant quelques bribes de ce qu'il raconte... Bref le deuxième mauvais signe de la journée, deuxième oiseau emmerdeur... Et nettement moins extraordinaire que le vrai spécimen, soit dit en passant !

Le lendemain, dans le même bus, un ancien camarade de classe s'incruste à côté de moi... Genre, "j'te connais depuis le CP, donc j'ai droit de venir ruiner ta tranquilité..." Brrrr. Lui c'est un poids lourd niveau emmerdements. Je suis sûre que si les devins romains avaient eu la possibilité de lire dans ses entrailles**, ils l'auraient catalogué oiseau de malheur. Ce qu'il y a de bien avec lui c'est que les sujets de conversation*** tournent toujours autour de son nombril, donc en fait je peux le laisser parler seul presque pendant un quart d'heure: puisqu'il est le centre du monde, pas besoin de faire de feed-back, la communion phatique a lieu puisqu'il se parle à lui-même. N'empêche... Ce mec, je le hais. Pourquoi ? Pas parce qu'il est chiantissime, non: parce qu'à chaque fois que je le vois, il me parle de on ex... Et parce qu'à chaque fois je ne comprends pas où il veut en venir avec ce fameux topic. Mais c'est véridique, il me parle tout le temps de mon ex. A tel point que je me demande si il ne voudrait pas sortir avec. Bref, heureusement que parfois j'ai des ailes et que je peux aussi m'envoler loin de ces allumés d'zoziaux !

Encore qu’il faut éviter de retomber sur les « oiseaux » de la fac, j’ai nommé Roussel et Sommerset. Déjà Roussel depuis qu’on a fait du théâtre avec elle, elle nous fait la bise quand elle nous voit. Hier j’aurais du mettre mes lentilles car elle a réussi à embrasser mes lunettes… Heureusement que j’avais mes mouchoirs avec moi, rhume des foins oblige, sinon j’aurais vu rouge.

Enfin, niveau racaille qui s’enfuit à tire d’aile, ce matin j’ai eu droit à un sacré numéro encore. Je traversais la rue Saint-Jean pour aller m’acheter un sandwich après mon entretien avec Sommerset quand j’ai senti une paluche sur mon épaule. Je sursaute, la main frôle mes cheveux. Et puis j’aperçois le visage d’un gars qui me chante « t’es trop belle toi, je t’adore. » Si l’hurluberlu en question avait poussé sa ritournelle un peu plus loin, j’aurais pu croire à une technique de drague badine et directe mais non… Le temps que je réalise que quelque chose clochait, l’oiseau était déjà de l’autre côté de la rue, hors d’atteinte… Je me disais bien qu’avec son look de gars qui vient de fumer un pétard, il ne devait pas avoir des intentions très franches. J'ai du le voir deux secondes mais il arborait bel et bien une tête d'allumé, non d'allumeur !
D'ailleurs avant de reprendre mon TED, à l’arrêt, beaucoup de gens me regardaient d’un air interrogateur, ou laissaient transparaître un certain dégoût. Arrivée à la maison, j’ai couru à la salle de bain et ai pu vérifier par moi-même l’étendue des dégâts : un chewing-gum à la menthe collait l’arrière de mon cuir chevelu fraîchement lavé… Bref après m’être arraché les cheveux****, et au bout de deux champouinages et brossages intensifs, l’aspect de ma tignasse était redevenu à peu près normal, propre et soyeux.

Je me passerais vraiment bien de retomber à nouveau sur ce genre d’oiseaux malsains…

C’est vrai quoi, après être tombée sur des olibrius du style, on commence à se demander si ils ne vont pas nous dégoûter d’une bonne partie de la gente masculine…

Enfin bon, du coup pour éviter moi aussi de finir par visiter La Place, je me colle devant l’angélique petite bouille de Matthew Bromer (ndrl : LE tombeur dans Tru Calling) ou des photos comme celle qui suit. Du coup c’est vrai que j’avance doucement dans mes révisions mais ça me requinque à bloc !




J’ai envie de faire la chevalière servante et de réveiller ce prince qui dort si paisiblement. Il est mignon ce plus que beau gosse, non ? Oui, mais il est réservé : il est à MOI et juste –pardon EXCLUSIVEMENT- à moi ! :p Comme dirait A.S. Byatt, il est en ma possession et il est entre de très bonnes mains =)

Sur ce, ciao, et bon chocolats ! Pardon : bonnes révisions !

*Oui d'accord, je suis déjà petite
**Je n'ai aucune mauvaise pensée du tout : je ne souhaite pas sa mort mais la mort de sa connerie
***Façon de parler, hein, c'est plutôt une discussion unilatérale
****Au propre et au figuré, sic